Méthodes de multiplication.
Le semis se pratique en début de printemps. Il est recommandé de faire tremper les graines dans de l’eau très chaude et de les laisser ainsi quelques heures. Une fois égouttées, dès qu’elles ne collent plus et sans tarder, elles peuvent alors être semées dans un mélange de terreau et de sable fin. Les graines sont recouvertes de 2 fois leur épaisseur. Le semis peut être fait, à la volée, en terrine, mais il est recommandé d’utiliser des petits godets ou petits pots et de pratiquer un semis en poquet c’est à dire de semer plusieurs graines (4 ou 5) dans le même contenant.
Explication : En terrine, les jeunes plants devront être repiqués ce qui représente une opération délicate à savoir qu’il faut éviter de blesser voire de casser les jeunes racines.
Semis d'A. retinodes (porte greffe)
En godet, il suffira, au moment du rempotage ou de la mise en terre de sélectionner le plus beau plant en conservant la motte initiale sans aucun dommage. Les semis seront placés au chaud 20 à 25° C et à demi ombre et tenus arrosés quotidiennement. La levée se fait sur 10 à 20 jours suivant les espèces.
Les graines récoltées sur des arbres hybrides ou de variété horticole sont souvent stériles.
Semis d'Acacias de collection
Le bouturage se fait à l’aide de jeunes pousses prélevées au bout des rameaux et trempées d’hormone puissante. Repiquées en petits pots ou mieux, en alvéoles, dans un mélange drainant de tourbe blonde et de sable, elles doivent être placées en atmosphère confinée et saturée de vapeur d’eau ce qui implique un matériel spécifique et cette méthode de multiplication délicate et aléatoire est réservée à certains professionnels bien équipés.
Il est, de plus, difficile, de multiplier ainsi certains Acacias. Les variétés horticoles de l’Acacia dealbata qui se bouturent plus facilement ne peuvent être plantées en terrain calcaire.
Le marcottage :
De nombreux Acacias ont le pouvoir d’émettre des racines adventives et il est assez aisé de les multiplier par ce procédé. En mars/avril, il suffit de courber une jeune branche au sol, de l’ancrer afin qu’elle ne se soulève pas, en enterrant, de préférence en pot, une partie de cette dernière sur laquelle on aura préalablement enlevé l’écorce sur 2 ou 3 cm (incision annulaire). La nouvelle plante est racinée en 8 ou 10 semaines et séparée de la plante-mère par entailles successives.
Le marcottage aérien (a préférer) se pratique aussi à la même époque sur de jeunes branches bien saines en recouvrant l’incision annulaire d’un manchon de sphaigne (mousse naturelle) détrempée et enrubannée en « papillote » à l’aide de papier aluminium ou de film plastique. Le sevrage se fait 2 ou 3 mois plus tard et les nouvelles plantes sont alors rempotées, bien arrosées régulièrement et conservées en demi ombre afin de parfaire leur enracinement avant d’être commercialisées.
Sachez-le :
Le marcottage d’acacias permet d’obtenir à l’identique et rapidement une nouvelle plante de taille correcte et fleurie dès la première année car les branches utilisées sont alors boutonnées .Inconvénient : L’Acacia dealbata et ses variétés horticoles produites ainsi ne peuvent être plantées en terrain calcaire (chlorose). Il en est de même pour toutes les espèces silicicoles. En terrain acide, elles vont irrémédiablement s’affranchir. De plus, cette méthode de reproduction, ne peut pas s'appliquer à toutes les espèces.
Mises à part quelques régions au sol acide où le mimosa s’est aujourd’hui naturalisé, malgré un climat clément et adéquat, les zones calcaires sont dépourvues d’Acacias spontanés. En 1892 un horticulteur de Cannes eut l’idée de greffer l’A. dealbata sur l’A. retinodes, un des seul mimosa, franc de pied, à se développer dans la région calcaire.
Le greffage par approche :
Cette méthode de multiplication permet :
- d’obtenir de nouveaux plants adaptables en sol calcaire (plus de chlorose).
- de multiplier exactement à l’identique l’espèce ou la variété.
- de ne plus avoir de développements de drageons envahissants pour certaines espèces et variétés, en particulier l’A.dealbata.
- d’obtenir de nouveaux plants en fleur dès la première année (les greffons utilisés portent déjà des boutons à cette époque).
En juin/juillet, les branches maîtresses d’un « pied mère » sont courbées et ancrées au sol. Les jeunes plants d’A. retinodes (porte-greffe) élevés en pot sont alors présentés contre les branches axillaires (greffon). Avec un crayon feutre, on détermine l’emplacement (au plus près du collet) et la longueur de la greffe (6 à 10 cm). On enlève l’écorce sur les deux sujets de grosseur identique, greffon et porte greffe, qui sont alors plaqués et ligaturés assez serrés ensemble à l’aide d’un lien (bande élastique ou raphia). Pour finir, la greffe est ensuite habillée d’un morceau de papier glacé pour la protéger du soleil et du vent.
Les nouvelles plantes ainsi greffées sont tenues quotidiennement arrosées.
Le « sevrage » se fait en octobre en pratiquant sur le greffon, au raz de la greffe, un grattage de l’écorce ou une entaille en V.
Cette opération est renouvelée quelques jours plus tard et en novembre, les sujets greffés sont définitivement séparés du pied mère.
Les plants sont alors nettoyés (élimination du papier, du lien de serrage…).On supprime alors la partie aérienne du porte greffe en conservant au dessus de la greffe un morceau de ce dernier (onglet de greffe) qui sera définitivement sectionné (au raz de la greffe) au printemps suivant.
Enfin les plants sont tuteurés , classés et mis en « quarantaine » (10 à 15 jours) en serre froide demi ombrée afin de s’assurer de leur bonne reprise avant leur commercialisation.