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Un peu d'histoire....

UN PEU D' HISTOIRE


En 1652, les Hollandais fondèrent un port et une garnison dans la baie de la Table.
Cette étape permettait de ravitailler les équipages en route vers les Indes.
En accompagnant ces garnisons, cela permis à des médecins ou pharmaciens militaires passionnés de botanique de séjourner dans la région du Cap. Ils inspectèrent la flore, pénétrèrent à l’intérieur du pays et découvrirent ainsi de nombreux Pélargoniums qu’ils transportèrent en Europe où ces merveilleuses plantes prirent place dans les toutes nouvelles serres des résidences Hollandaises puis Anglaises.

Voici les principales introductions d’espèces en Europe qui ont permis à de nombreux horticulteurs ou particuliers de vivre une véritable passion vis à vis de ces plantes.
Le premier Pélargonium introduit s’appelle Pélargonium triste. Il a été introduit en 1632 par un botaniste qui s’appelle John Tradescant. Son nom a été donné en référence à la couleur de ses fleurs qui sont jaune clair, un peu terne. On le trouve surtout dans l’ouest de l’Afrique du Sud.
Une décoction du tubercule écarlate est utilisée comme astringent pour arrêter la diarrhée et la dysenterie. Les populations locales utilisaient et utilisent encore de nombreuses espèces de Pélargoniums pour se soigner.

Le genre Pélargonium possède une généalogie très complexe avec de nombreux groupes d’hybrides horticoles issus souvent de plusieurs espèces. Pour essayer de rendre les choses plus simples, j’ai choisi de croiser l’histoire de la découverte des espèces de Pélargoniums avec la constitution de ces groupes horticoles.
Un professeur en botanique, le Hollandais Paul Hermann ramassa en 1672, sur les pentes de la montagne de la Table, un Pélargonium cucullatum. La montagne de la table se trouve juste à côté de la ville du Cap. Cette espèce fut introduite en 1690 dans les jardins botaniques royaux de Kew en Angleterre.
Un siècle plus tard, une autre espèce, Pélargonium grandiflorum est introduite en Angleterre grâce à Francis Masson, un botaniste Écossais. On peut voir sur la carte d’Afrique du Sud que sa zone d’origine est plus à l’intérieur des terres ce qui explique une découverte plus tardive.
Ces deux espèces ont contribué à la création des Géraniums des fleuristes : Pélargonium x domesticum.

Pelargonium X domesticum

Les premiers Pélargonium X domesticum connus sont d’origine Anglaise. Ils sont le résultat d’une simple amélioration de la grosseur des fleurs des espèces de départ. Mais rapidement, les semeurs et particulièrement M. Lemon, en France, rivalisent dès 1834 avec leurs concurrents d’Outre-Manche. On voit l’apparition de formes à corolles striées, puis à deux macules sur les pétales supérieurs (race Diadematum). Enfin un pas décisif est accompli vers 1840, chez M. Odier, par son jardinier, M. Duval, qui obtient une race où les stries de la corolle ont évoluées en cinq tâches : c’est la race à 5 macules, connue aussi sous le nom de “race Odier” .
Une race comprend des cultivars fixés qui se reproduisent bien par semis et ne diffèrent souvent que par une seule caractéristique, comme la couleur de la fleur ou sa forme originale.
Parallèlement, une autre voie de sélection parmi les Pélargonium X domesticum a privilégié la floribondité des cultivars plutôt que la grosseur de leurs fleurs. Un moment méprisé par la mode, ces Pélargoniums dits “de fantaisie” connaissent aujourd’hui un regain d’intérêt car nombres de ces cultivars sont remontants. Ils possèdent des petites fleurs et des petites feuilles riches en contrastes et souvent semblables aux pensées. La floraison est plus tardive mais beaucoup plus longue dans le temps. Leur utilisation en pleine terre est aussi possible.
Nous avons deux exemples avec ’Tip Top Duet’ qui possèdent deux macules sur les pétales supérieurs et ’Duchesse’ qui possèdent 5 macules.

En 1700, le gouverneur du Cap, W.A. van Stels, importa en Hollande des plants de Pélargonium peltatum (L .) (L’Hérit.). Cependant cette espèce éminente n’apparut en Angleterre qu’en 1774.
Les “Géraniums à balcons” ou “Géraniums lierre” sont appelés ainsi à cause de la forme de leur feuillage héritée de leurs deux parents qui sont Pélargonium peltatum (L.) (L’Hérit.) et Pélargonium lateripes (L’Hérit.) Ces deux plantes sont très proches et certains botanistes considèrent, d’ailleurs, que Pélargonium lateripes (L’Hérit.) est conspécifique à Pélargonium peltatum (L.) (L’Hérit.)

Pelargonium X hederaefolium

Leur impact commercial a été beaucoup plus tardif que celui des Pelargonium X hortorum, qui les ont longtemps éclipsé. Les premiers cultivars sont à fleurs simples. Cependant, dès la fin du 19 ème siècle, les semeurs Français tels que Bruant et surtout Crousse, obtenaient déjà des formes à fleurs doubles (‘Abel Carrière’ ; ’ Alice Crousse’)

qui pour la plupart, n’ont pas été surpassées, malgré une émulation certaine au niveau Européen.
Plus récemment, la firme Française Bury a commercialisé deux races remarquables par leur floribondité : les “Balcons” et les “Balcons Décora” (à feuilles panachées et à tiges non chlorophyllienne). On doit aux semeurs Américains des cultivars tels que ‘Rouletta’, à fleurs bicolores ou ‘Pink Gay Baby’, nain à fleurs de cactus.
Enfin, différents cultivars à feuillage de fantaisie d’origine Française et Australienne sont disponibles.

En Angleterre, la duchesse de Beaufort introduisit en 1710 une espèce remarquable, le Pélargonium zonale (L.) (L’Hérit.). C’est l’un des parents des Pélargoniums X hortorum.
Un deuxième parent important de ces hybrides fut rapporté en Angleterre sur l’initiative de l’évêque Compton en 1714. Il s’agissait de Pélargonium inquinans (L.) (L’Hérit.).

Pélargoniums X hortorum

Pélargoniums X hortorum à fleurs simple, fleurs 1/2 doubles, fleurs doubles et feuillage fantaisie

Ce sous-groupe de Pélargonium X hortorum est caractérisé par des fleurs à 5 pétales positionnés de façon plus ou moins régulière autour du centre.

Les Pélargoniums X hortorum à fleurs demi-doubles

Les Pélargoniums X hortorum à fleurs demi-doubles sont apparus en France vers la fin du 19ème siècle en même temps que ceux à fleurs doubles. Ils sont issus de mutations spontanées à partir des Pélargoniums X hortorum à fleurs simples. Ils sont caractérisés par une fleur en forme de coupe.
Le groupe des Pelargonium X hortorum à feuillage de fantaisie comprend des plantes possédant un feuillage de plusieurs couleurs. Ainsi, les feuilles peuvent être marginées de blanc (ex : ‘Madame Salleron’) , marginées de jaune marginées de vert (ex : ‘A Happv Thought’) , de couleur vert jaunâtre non marginées (ex : ‘Hannah West’) ou même vert noirâtre avec une zone bien nette.
Les cultivars les plus surprenants sont ceux à trois couleurs (tricolore) comme ‘Mistress Pollock’.

Les Pélargoniums X hortorum à fleurs de cactus, étoilées, de rose et de tulipe

Ce sous-groupe à fleurs de cactus de Pélargonium X hortorum a été obtenu au milieu du 19ème siècle par mutations spontanées à partir de cultivars de Pélargoniums X hortorum simples et doubles. Ils ont été ainsi nommés à cause de leur ressemblance avec les Dahlias à fleurs de cactus et non pas parce qu’ils proviennent des espèces de Pélargoniums de types succulents.

Les Stellar

Les Pélargoniums appartenant au groupe Stellar ont des pétales et des feuilles avec des formes caractéristiques. Au départ, les premiers spécimens ont été obtenus par Ted Both d’Adélaïde en Australie à partir d’une plante appelée ‘Chinese Cactus’.

Les Rosebud

Le sous-groupe des Pélargoniums à fleur de rose (Rosebud) compte dans ses rangs quelques uns des premiers Pélargoniums X hortorum à fleurs doubles. Le premier spécimen est apparu par mutations spontanées vers 1850 et il a été recherché par la suite , en Angleterre , durant la période Victorienne pour être utilisé comme boutonnière.

Les Pélargoniums à fleurs de tulipe

Ils sont très difficiles à hybrider car les organes mâles et femelles sont très bien protégés dans la fleur. Les étamines et le style sont difficilement accessibles et ils produisent peu ou pas de pollen. C’est pour cela que ce sous-groupe n’est pas très important. Les pétales sont relativement incurvés et ils forment une sorte de coupe qui rappelle la fleur de la tulipe. Les plantes de ce groupe sont plutôt compactes.


Les Pélargoniums odorants

Les plantes et les herbes aromatiques sont cultivées depuis des siècles, mais aucune d’entre elles n’est jamais parvenue à la diversité des parfums du genre Pélargonium.
Le groupe des Pélargoniums odorants est artificiel puisque ces derniers sont pratiquement tous des espèces ou des plantes issues d’hybridations naturelles ou volontaires.
Les hybridations horticoles , très importantes depuis le 19ème siècle, ont formé un groupe très compliqué. Les généalogies ont souvent été perdues ou n’ont pas été enregistrées du tout. Aussi, dans beaucoup de cas, la dénomination exacte relève de déductions hasardeuses.
Plusieurs centaines de cultivars sont aujourd’hui courants.
Les parfums des Pélargoniums sont agréables ou non, mais parmi les plus prononcés, il y a ceux de la rose, du citron, de la citronnelle, de la muscade, de la pomme, de l’orange, de la menthe et encore beaucoup d’autres dont certains sont indéfinis.

 
Pourquoi les Pélargoniums sont odorants ?


Les Pélargoniums ont des poils sécréteurs.
Un poil sécréteur se compose d’un pied surmonté d’une cellule sphérique dans laquelle s’accumule une essence aromatique responsable de l’odeur du Pélargonium. Il est minuscule, son diamètre est de quelques centièmes de millimètres.
Son volume est donc très faible et il en faut une très grande quantité pour obtenir une goutte d’essence.
 
 La distillation

L’entraînement à la vapeur d’eau est un des procédés d’extraction les plus anciens. Il a été apporté par les Arabes entre le VIII ème et le X ème siècle, mais le principe était déjà connu des Grecs, des Égyptiens et des Chinois.
Cependant, la première description authentique d’une distillation est généralement attribuée à Arnold de Villanova (1253-l 3 1 l), bien que le terme distillation n’avait pas précisément la même application à cette époque que de nos jours. Il s’agissait de mettre les herbes dans des bouteilles pleines d’eau, d’exposer les bouteilles à la chaleur du soleil et ensuite de décanter l’huile parfumée.
On considère que le principe moderne d’extraction avec un alambic, a été utilisé pour la première fois à Lyon, en 1819.

Le Principe de la distillation
Dans tous les cas, les parties aériennes des plantes sont cueillies juste avant l’épanouissement des fleurs, au moment où l’odeur du Pélargonium est prédominante.
Le but de la distillation est d’entraîner avec la vapeur d’eau les composés volatils présents dans ces produits bruts (les feuilles). Pour réaliser cette opération, on place les plantes sur une grille dans la cuve de l’alambic.
Sous la grille se trouve de l’eau qui, une fois chauffée, va produire de la vapeur. Cette vapeur d’eau en traversant les plantes va se charger des huiles essentielles et va les véhiculer par le col de cygne vers le serpentin qui passe dans une cuve d’eau froide. Au contact du froid, la vapeur contenant les huiles essentielles se condense et devient liquide.

L’essencier ou vase florentin.
Ce liquide est récupéré dans un essencier (vase de décantation pour les huiles essentielles) appelé aussi vase Florentin.
L’huile essentielle plus légère que l’eau reste en surface. La séparation de l’huile essentielle et de l’eau florale se fait donc automatiquement par la différence de densité.
Il faut 600 Kilogrammes de feuilles et de tiges de Pélargoniums pour obtenir 1 kilogramme d’essence.